- débardeur
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• 1528; de débarder2 ♦ N. m. (1845 « costume de débardeur »; repris v. 1970) Tricot court, collant, sans col ni manches et très échancré, porté à même la peau. « Catherine regarde le débardeur vert et groseille » (Mallet-Joris).3 ♦ Techn. Ouvrier qui débarde (2o).débardeurn. m.d1./d Vieilli Ouvrier qui travaille au chargement et au déchargement de marchandises.d2./d Maillot couvrant le haut du corps, à encolure et emmanchures échancrées.⇒DÉBARDEUR, subst. masc.A.— [En parlant de pers.]1. Homme qui procède au débardage (cf. ce mot A) des bois à quai. Les débardeurs débarquent le bois flotté (SUE, Fleur de Marie, 1857, p. 6). Les débardeurs de l'équipe de nuit (...) s'engouffraient dans les cales ouvertes (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 248) :• 1. Le séjour prolongé dans l'eau, chez les débardeurs qui déchargent les trains de bois, détermine une macération, un ramollissement, une usure du derme avec gerçures très douloureuses.MACAIGNE, Précis d'hyg., 1911, p. 307.♦ Emploi adj. Ouvrier, maître débardeur.♦ Au fém., débardeuse, p. métaph. Femme du bas-peuple large d'épaules et forte en voix. La débardeuse, (...), semblait recéler dans la souplesse de ses membres et le sérieux de son visage tous les raffinements de l'amour moderne (FLAUB., Éduc. sentim., t. 1, 1869, p. 153).— P. anal. Personnage de carnaval portant un costume semblable à celui des débardeurs.2. Ouvrier ou entrepreneur qui, dans une carrière ou une forêt, travaille au débardage (cf. ce mot B) de la pierre, des arbres abattus.B.— P. méton., HABILL.1. Costume mis à la mode au début du XIXe siècle. Acheter un débardeur. Il [Gavarni] a inventé le débardeur, ce demi-déshabillé flottant, élégant, engageant (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 6, 1863-69, p. 146) :• 2. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise, moi? Un costume de débardeur, cela se compose d'une chemise de soie... flottante... et d'une petite... d'un petit pantalon de velours ou de satin... Je ne sais pas trop...MEILHAC, HALÉVY, Froufrou, 1869, II, 4, p. 50.2. Actuellement. Maillot décolleté sans manches rappelant celui des débardeurs. ,,Débardeur tricolore. Décolleté arrondi devant. Rayures placées base`` (Les Trois Suisses, printemps-été 1976).Prononc. et Orth. :[
], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1694 et 1718 sous l'anc. forme desbardeur; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Noter que Ac. n'enregistre le mot qu'au masculin. Étymol. et Hist. 1. 1528 « homme procédant au débardage » (Ord. Royaulx, f° 100 v° ds Delboulle ds BARB. Misc. 16, n° 16); 2. 1845 habill. (BESCH.). Dér. de débarder; suff. -eur2. Fréq. abs. littér. :74.
débardeur, euse [debaʀdœʀ, øz] n.ÉTYM. 1528; de débarder.❖1 Vieilli. Personne qui décharge (et charge) un navire (⇒ Docker), un véhicule (⇒ Porteur). — Adj. || Ouvrier débardeur. — REM. Dans ce sens, le fém. est virtuel.➪ tableau Noms de métiers.2 (1845). Par ext. Vx. Costume de débardeur, à la mode au XIXe siècle, notamment dans les bals costumés.0.1 Voyez cette femme en débardeur figurant devant une petite vivandière.Ch. Paul de Kock, la Grande Ville, t. I, p. 381.♦ (V. 1970). Mod. Tricot court, collant, sans col ni manches et très échancré. || Porter un débardeur sous une veste.1 Un moment distraite, Catherine regarde le débardeur vert et groseille.F. Mallet-Joris, le Jeu du souterrain, p. 165 (1973).3 Débardeuse : femme du peuple de forte stature.2 Il fallait voir, le samedi soir, à la fermeture des chantiers maritimes, la fine fleur des ouvriers du port en cotte bleue et des débardeuses, qui portaient sur la tête des mouchoirs rouges à pois blancs, se réunir pour festoyer.Francis Carco, Brumes, p. 11.
Encyclopédie Universelle. 2012.